Entrer dans le langage c’est se mettre en jeu. Le rôle de l’enseignant est fondamental pour apprendre à parler. Il faut proposer à l’enfant d’entrer dans le langage au travers de situations variées et accompagner sa progression.

Il faut définir 1 à 2 objectifs par séances dont 1 objectif langagier seulement.

En maternelle, le travail oral est réalisé dans toutes les situations et dans tous les domaines. Il est également nécessaire de travailler les compétences de compréhension et de production (en continu et en interaction) .

L’élève acquière du vocabulaire et une syntaxe adéquate. Il apprend à manipuler les mots dans différents contexte d’utilisation (un mot est retenu si il est utilisé entre 8 et 10 fois dans différents contextes).

On reformule à la place de l’enfant , on donne les mots plutôt que de les laisser en difficulté.

1. Le rôle de l’enseignant

Le rôle de l’enseignant est fondamental. L’enfant a besoin d’un adulte pour apprendre à parler. Il s’agit de la fonction d’étayage de Jérome Bruner.

Cette dernière renvoie au cadre proposé par Vygotski: dans une situation d’apprentissage, il y a un novice et un tuteur. Le but du novice est de faire et/ou de dire, celui du tuteur est de faire faire ou de faire dire.

Le tuteur doit fournir au novice toutes les informations nécessaires, les instruments utiles et les présenter sous forme simplifiée et assemblable par le novice.

Plus le novice progresse, plus le tuteur s’efface pour lui laisser l’initiative et le contrôle de la réalisation.

Bruner utilise la fonction d’étayage afin de soutenir et de stimuler l’enfant pour qu’il puisse effectuer la tâche, comprendre le but à atteindre et les moyens de l’atteindre

2. L’étayage

Il définitif les 6 fonctions de l’étayage:

l’enrôlement : faire entrer les enfants dans la tâche. Engager l’intérêt de tous les enfants dans celle-ci.

la réduction des degrés de liberté: faire en sorte que l’enfant ne se sente pas submerger. L’enseignant apporte les aides: d’abord, maintenant, ensuite..

le maintien de l’orientation: maintenir tous les enfants dans la tâche.

signalisation des caractéristiques déterminantes: l’enseignant va fournir une information entre ce que l’enfant a produit et ce qu’il devrait dire.

le contrôle de la frustration: l’enseignant motive les enfants par une parole bienveillante, fait en sorte que l’enfant ne soit pas démobilisé face à la tâche

démonstration ou présentation modèle: l’enseignant est modélisant, il reformule, il donne une réponse, il aide l’enfant à finir sa phrase.

Ainsi au cours d’une séance de langage ses points sont mobilisés tour à tour. Le plus intéressant est de travailler en petit groupe. Ce qui présente l’avantage d’augmenter le temps de parole de chaque élève, l’enseignant peut d’avantage veiller à la progression de l’élève et favorise le langage des petits parleurs, l’enfant est plus à l’aire avec ses pairs que seulement avec l’enseignant.

Les groupes de travail peuvent être d’abord hétérogène (les petits parleurs entendent) puis homogènes (réinvestissement de ce qui a été dit dans le groupe hétérogène).

Plus l’enfant est petit plus il doit être quotidiennement au cœur de situations de langage.

3. Les situations

Le langage s’acquiert en situation . Il faut lier la parole au vécu et proposer des actions/situations où l’enfant est acteur.

  • situation de jeux: memory, loto, jeu de rôle?..
  • situation de mime: mimer la scène d’une histoire, donner la parole à un personnage
  • activités autours des livres (activités inductrices de langage) qui créent un lien affectif entre l’enfant et l’apprentissage.
  • coin jeux: désignation par l’enfant dans la situation de jeu, jouer à la dînette, la mascotte a faim, la poupée a froid..
  • les jeux sportifs: jouer au crocodile, au déménageurs..

1. Le phonème

Le phonème est la plus petite unité de la langue orale, il peut avoir plusieurs graphies possibles c’est à dire des archigraphèmes.

par  exemple: le son [s] peut s’écrire z, sc, s, ss, c, ç, t ou x

On décompte 16 voyelles (dont 4 nasales) 17 consonnes et 3 demi-consonnes.

2. Le morphème

Le morphème est la plus petite unité linguistique porteuse de sens. Ce sont des graphèmes qui portent des informations morphologiques.

Le morphème grammatical: il donne des indications sur le nombre (des garçons), le genre (elle s’est enfuie), la personne  ou le temps de conjugaison (ils jouent) . il existe 4 morphèmes grammaticaux différents.

Le morphème lexical: affixes et radicaux, ils modifient la nature grammaticale du mot. courage/ courageux/ encourager

3. Le logogramme

Cela représente 6% des mots

Il y a le logogramme lexical comme mère/mer, sot/seau/saut et le logogramme grammatical comme son/sont, a/à, ont/on..

 

4. Le graphème

C’est la plus petite unité distinctive d’un système graphique qui correspond à un phonème ou fait référence au sens grammatical ou lexical. Il peut être constituer de:

  • une seule lettre comme dans le mot « par » il y a 3 phonèmes.
  • 2 lettres (digramme) : an, on, au, ai…
  • 3 lettres (trigramme): eau, oin..

Il y a 3 sortes de graphèmes: 

  1. phonogramme: information phonique  ou transcription arbitraire d’un son. Il transcrit le phonème. 
  2. morphogramme: information morphologique grammaticale ou lexicale. 
  3. logogramme: c’est une figure de mots. Attention à distinguer les homophones grammaticaux ou lexicaux

Sur ce topic j’ai essayé de simplifier les choses pour qu’elles soient claires pour moi. Du coup j’espère que cela sera clair pour vous..

1.Les erreurs à dominante phonétique

Il faut d’avoir savoir qu’il y a 3 cycles de consonnes d’un point de vue sonore.

  1. Les consonnes à souffle [f]/[v] les vibrantes, [s]/[z] les sifflantes, [∫]/[ℑ] les chuintements.
  2. Les consonnes percutantes [p]/[b], [t]/[d], [k]/[g]
  3. Les consonnes nasales: [m], [n],[l], [η]

Savoir cela et observer les similitudes sonores des consonnes permet de mieux comprendre ce type d’erreur phonétique. Elles sont en effet du à une mauvaise production orale.

Les consonnes que j’ai mises ci dessus présente des opposition entre phonème sourd et phonème sonore (langue vers le haut ou langue vers le bas). Essayer et vous verrez la différence.

2. Les erreurs à dominante phonogrammique.

La correspondance orale est correcte mais l’écrit est erroné. Il y a une problème dans le choix de l’archigraphème ( c’est le différente possibilité d’écrire un phonème).

3. Les erreurs à dominante morphogrammique

Il s’agit de  graphèmes non chargés de transcrire les phonèmes tel que:

  • marque finale de liaison. ex: la finale muette d’un mot comme il di
  • marque grammaticale de genre, de nombre, de personne ou de temps (conjugaison)
  • marque finale de dérivation comme grand => grandeur.
  • marque interne de dérivation comme main => manuel

4. Les erreurs concernant les homophones ou logogrammes

On distingue les homophones lexicaux comme champs/ chant , des homophones grammaticaux comme c’est/ s’est.

5. Les erreurs concernant les idéogrammes

Est considéré comme idéogramme tout signe qui ne relève par uniquement de l’alphabet comme la majuscule ou la ponctuation.

6. Non justifiable.

Enfin viennent les erreurs non justifiables ou dites de de segmentations

Quelques lien pour aller plus loin

 

Et pour aller plus loin:

http://bbouillon.free.fr/univ/ling/fichiers/orth/exo-orth.htm

http://ien-saverne.site.ac-strasbourg.fr/marathon/wp-content/uploads/2014/10/8_Typologie_erreurs_CATACH.pdf

http://jeunes.profs.free.fr/ortho/typologie.htm

1. Qu’est ce que la phonologie.

C’est une branche de la linguistique qui s’intéresse à l’organisation des sons pour former un mot. C’est différent de la phonétique qui s’intéresse aux sons eux mêmes.

La phonologie intervient dans l’apprentissage de la lecture et de l’orthographe.

Conscience phonologique : capacité à percevoir, découper et manipuler les unités sonores de la langue/ du langage telles que la syllabe, la rime, le phonème. 

En PS, jeu de langue pour jouer avec les sonorités. En MS démarrage de la phonologie.

2.Enseignement de la phonologie

Emilia Ferreiro:  » la trace écrite d’un élève est la conceptualisation qu’il a de notre système d’écriture. »

On attend en fin de GS que les élèves fassent une proposition aphabétique d’un mot.

Pour cela l’élève doit être capable de:

  • identifier un phonème, segmenter un mot en phonème,
  • reconnaître le nom des lettres

3.Progression

La conscience phonologique c’est la capacité à prendre conscience de la structure phonologique des mots et la manipuler. Elle est indispensable à la lecture.

Pour acquérir la conscience phonologique, il faut suivre la progression suivante:

  1. comprendre qu’un mot est porteur de son et qu’il n’est pas un objet (par exemple l’enfant va reconnaître Coca Cola comme un tout comme il reconnaîtrait une petite voiture au milieu d’autre) . Il faut travailler sur les repérages des sons, des comptines. Est ce que canard c’est (ça sonne) comme papillon?
  2. la conscience syllabique. Pour la développer il faut faire des manipulations sur les syllabes, rimes, attaque, ajouter, supprimer, inverser, comparer.
  3. la conscience phonémique. Il faut que l’élève prenne conscience que le langage est composé de sons élémentaires: les phonèmes. Jeux d’ajout, de suppression, de comparaison ( intrus) de segmentation.

Il faut limiter (voir supprimer) les supports d’images qui confondent l’élève plus qu’il ne l’aide.

Les difficultés de la conscience phonémique  viennent de l’absence de concordance parfaite entre les unités acoustiques et phonémiques. Ainsi la réalisation des consonnes varie selon le contexte vocalique. On observe aussi une absence de concordance graphème/ phonème. 

4. Spécificités de l’écrit

Les étapes de l’entrée dans l’écrit:

  1. le tracé inventé : tout d’abord écrire c’est comme dessiner. Le tracé est un dessin. L’élève n’a pas compris qu’il faut des lettres pour écrire. On l’observe chez les enfants qui font de gribouillis ressemblant à l’écriture d’un médecin sur les lignes. Puis l’écriture se fixe et l’enfant utilise des lettres fausses.
  2. l’écriture différenciée: utilisation des lettres connues. Attention à ce stade, on observe souvent une écriture miroir.
  3. l’écriture alphabétique : l’élève a compris que pour écrire, il faut des lettres. La lettre correspond à un son et les mots s’écrivent en syllabe. 

 

Les difficultés rencontrées par les l’élèves:  entendre le phonème dans la syllabe, distinguer les phonèmes proches, parler une langue maternelle phonétiquement différente du français.

 

En fin de MS début de GS, l’élève doit être capable de segmenter un mot en syllabe, comparer pour reconnaître deux syllabes identiques, positionner les syllabes d’un mot.

En fin de GS, il est capable d’isoler un phonème final ou initial d’un mot, de comparer 2 phonèmes. d’en reconnaître 2 identiques et de distinguer les phonèmes proches.

 

Quelques définitions en plus:

Compétences phonologiques: capacités utilisées automatiquement par l’enfant pour discriminer des sons.

Compétences épi-phonologiques: identification inconscientes des unités phonologiques.

Compétences méta-phonologiques: prendre conscience des syllabes, des phonèmes et les manipuler intentionnellement

 

 

Dans le cadre d’un exercice lecture/écriture, le support visuel d’une image illustrant le texte a pour intérêt de renforcer la contextualisation. Il faut permettre à l’élève de se créer un horizon d’attente (l’élève anticipe sur un univers de référence et des scénarios possibles). Les illustrations sont également des supports à l’imaginaire. Avant de lire le texte, il faut travailler la compétence émission d’hypothèses. Le choix des textes doit s’orienter vers des personnages dans lesquels les élèves peuvent s’identifier.

L’élève doit être capable:

  • contextualiser un texte,
  • émettre des hypothèses,
  • se créer un horizon d’attente,
  • lire et comprendre un texte
  • lecture fine et interprétation.

 

Il est attendu que l’élève produise des écrits variés en s’appropriant les différentes dimensions de l’activité d’écriture.  C’est à dire:

  • connaitre les caractéristiques principales des différents genres décrits,
  • construction d’une posture d’auteur,
  • mise en oeuvre ( guidée puis autonome) d’une démarche de production de textes dans lesquels l’élève va convoquer un univers de référence, un matériau linguistique et va trouver des idées , élaborer des phrases et les enchaîner avec cohérence
  • développer des connaissances sur la langue,
  • mobiliser des outils liés à l’étude de la langue.

 

Il est attendu que l’élève soit capable de réécrire son texte à partir de nouvelles consignes afin d’améliorer son texte. Il va ainsi avoir une conception de l’écriture comme un processus inscrit dans la durée. Il apprend à mettre à distance son texte pour l’évaluer. Il cherche les formulations adéquates et enrichit son texte. Il est capable d’expérimenter de nouvelles consignes d’écritures.