Autant vous prévenir d’avance, l’article est long et dense!
1. Introduction
Dans la plupart des manuels et des autres fiches que j’ai pu trouvé lorsque j’ai passé le concours, on ne parlait que de la théorie de Vergnaud. Mais je vous avoue m’être questionnée quel est le lien entre la classification des problèmes additifs et soustractifs de Vergnaud et le principe additif ou soustractif?
Mais tout d’abord un petit rappel des programmes:
Les quatre opérations (addition, soustraction, multiplication, division) sont étudiées à partir de problèmes qui contribuent à leur donner du sens, en particulier des problèmes portant sur des grandeurs ou sur leurs mesures. La pratique quotidienne du calcul mental conforte la maîtrise des nombres et des opérations. B.O cycle 2 p.73
Des résolutions de problèmes contextualisés : dénombrer des collections, mesurer des grandeurs, repérer un rang dans une liste, prévoir des résultats d’actions portant sur des collections ou des grandeurs (les comparer, les réunir, les augmenter, les diminuer, les partager en parts égales ou inégales, chercher combien de fois l’une est comprise dans l’autre, etc.). Ces actions portent sur des objets tout d’abord matériels puis évoqués à l’oral ou à l’écrit ; le travail de recherche et de modélisation sur ces problèmes permet d’introduire progressivement les quatre opérations addition, soustraction, multiplication, division). B.O. Cycle 2 p.75
Résoudre des problèmes issus de situations de la vie quotidienne ou adaptés de jeux portant sur des grandeurs et leur mesure, des déplacements sur une demi-droite graduée, … conduisant à
utiliser les quatre opérations.
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Sens des opérations.
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Problèmes relevant des structures additives (addition/soustraction).
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Problèmes relevant des structures multiplicatives, de partages ou de groupements (multiplication/division).
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Modéliser ces problèmes à l’aide d’écritures mathématiques.
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Sens des symboles +, −, ×, :. B.O. Cycle 2 p.77
Selon Rémi Brissiaud, il existe 3 types de connaissances à acquérir:
- des connaissances procédurales (savoir compter, savoir poser et exécuter les opérations arithmétiques…),
- des connaissances déclaratives (savoir que « neuf plus quatre égale treize » ; savoir que « quatre fois huit, trente-deux », par exemple), on parle ici des tables additives et multiplicatives
- des connaissances qualifiées de « conceptuelles ». Rittle-Johnson & Siegler (1998). Des « connaissances conceptuelles » d’une opération arithmétique rendent comptent de la compréhension de cette opération par élève (qu’est ce que je suis entrain de faire).
On comprend bien que l’attente des programmes » donner du sens aux opération » ou contextualiser fait appel à ces connaissances qualifiées de conceptuelles. Et c’est ici précisément qu’intervient la classification des problèmes selon Vergnaud, c’est à dire qu’il propose une analyse des problèmes et de ce que l’élève doit faire pour le résoudre.
Ainsi, il faut que les élèves aient préalablement mémoriser les repères additifs et qu’ils disposent de la connaissance la technique opératoire de l’addition et de la soustraction.
« La résolution de problèmes arithmétiques est une des activités les plus complexes et les plus échouées à l’école élémentaire…elle mobilise plusieurs dimensions »M. Fayol, 2007
Donc, avant de se lancer dans la résolution de problèmes avec des élèves de cycle 2, il faut: qu’ils acquièrent des connaissances procédurales c’est à dire construire des automatismes de calcul (le complément à 10 par exemple) d’une part et les aider à s’approprier les nombres (suite verbale des nombres, passage d’un code à l’autre, manipulation des nombres écrits, compréhension de la numération de position, mobilisation de cette numération dans la résolution des opérations) d’autre part.
De plus ils doivent acquérir des connaissances déclarative et comprendre les propriétés des opérations de manière à ce que les faits arithmétiques ou outils opératoires disponibles ne soient pas un obstacle à la résolution du problème.
2. La classification des problèmes
2.1. La composition de deux états.
Ici, les états sont généralement des quantités ou des mesure. On parle d’une situation statique.
On considère les situations qui portent sur 3 grandeurs où 2 d’entre elles se composent pour donner la 3ème.
La recherche du composé | La recherche d’une partie |
Par exemple : Hier soir, j’ai mangé 2 pommes et 1 bananes.Combien fruits ai-je mangé en tout ? | Par exemple: Dans un bouquet de 15 fleurs composé de tulipes et d’iris, il y a 8 tulipes. Combien y a-t-il d’iris ? |
La situation est statique car il n’y a pas d’échange avec un autre acteur. On connait les 2 grandeurs de départ (les parties) et on en déduit le composé (la somme). Ici, l’opération réalisée est une addition. | La situation est toujours statique. On connait le composé (15 fleurs) et une partie (8 tulipes). Il faut réaliser une soustraction pour trouver l’autre partie. |
2.2. La transformation d’un état
Un état initial subit une transformation pour aboutir à un état final. La situation est donc dynamique. On peut observer un effet de croissance ou un effet de décroissance entre la situation initiale ei et la situation finale ef.
La transformation peut être positive ou négative.
La situation portent sur une quantité, une mesure ou sur une position sur une piste graduée.
La recherche de l’état final | La recherche de l’état initial | La recherche de transformation |
Par exemple :
Maxime a 2 bonbons. Je lui en donne 1. Combien en a t-il maintenant? ou encore: Je suis sur la case 12, je recule de 5 cases. Où vais-je arriver ? |
Par exemple:
Maxime a 3 bonbons. Je lui en ai donné 1. Combien en avait il au départ? ou Je suis sur la case 7, j’ai reculé de 5 cases. D’où suis-je parti? |
Par exemple:
Maxime avait 3 bonbons. Maintenant, il en a 4. Combien lui en ai-je donné? ou Je suis sur la case 7. Avant j’étais sur la case 12. De combien de cases ai-je reculé? |
Cette situation met en évidence la réversibilité de l’addition. C’est la première rencontre de l’élève avec la soustraction. | Dans cette situation, on trouve très souvent la formulation suivante » X de moins que ». C’est un inducteur référé et ici il est souvent contre productif. | Cette situation demande à l’élève de faire appelle à la soustraction. |
2.3. Comparaison d’états
Ici, il ne s’agit pas de transformation mais de comparaison. On compare 2 états. Dans ce type de problème, on trouve presque toujours les expressions « de plus/de moins »
Les situations comparées sont des quantités, des mesures ou des positions.
La comparaison peut être exprimé de manière positive ( plus que, plus loin que) ou négative (moins que, moins loin que,…)
La situation peut être statique ou dynamique, évoquer une augmentation ou une réduction ou une égalité. IL faut être vigilant à l’inclusion qu’il peut exister.
Recherche d’un des états | Recherche de la comparaison |
Par exemple:
J’ai 20 voitures, j’en ai 5 de plus que mon frère. Combien en a t-il ? ou Maxime a 10 ans. Il a 3 an de plus (ou de moins) que son frère.Quel âge a le frère de Maxime ? |
Par exemple:
J’ai 20 voitures. Mon frère en a 15. Combien en ai-je de plus que mon frère? ou Maxime a 10 ans. Son frère a 7 ans. Combien d’années a-t-il de plus que son frère? |
La situation est statique. On s’intéresse à l’un des états | La situation est statique et l’on s’intéresse à la comparaison c’est à dire l’écart qui existe entre les deux états. |
2.4 Composition de transformation
La situation est toujours dynamique et implique deux opérations successives. on dit qu’à 2 transformations, on associe la transformation composée.
La transformation est positive ou négative.
Recherche de la transformation composée | Recherche de l’un des composantes |
Par exemple:
Maxime a reçu 7 bonbons puis il en a donné 5 à son petit frère. Combien lui en reste-t-i ? Ou J’avance de 2 cases puis j’avance encore d’une case. De combien de cases ai-je avancé en tout ? |
Par exemple:
Maxime a reçu 7 bonbons puis il en a donné à son petit frère. Il lui en reste 2. Combien en a -t-il donné à son petit frère? Ou J’avance de 2 cases puis j’avance encore.J’ai avance de 3 cases en tout. De combien de cases ai-je avancé la deuxième fois? |
3. L’addition et la soustraction
3.1 L’addition
3.2. La soustraction
4. Le raisonnement et l’élaboration des procédures
C’est en fait la traduction de la situation (du problème) par l’élève.
- Transformer le problème posé pour se ramener à un type de problème qu’il sait résoudre. Il raisonne sur le contexte évoqué
- Faire un schéma intermédiaire
- Traduire l’énoncer par une équation
- Procéder par essais en faisant une hypothèse sur la réponse.
5. Les types de procédures
- Les procédures s’appuyant sur une figuration de la réalité et sur un dénombrement (collection de doigts équipotentes à celle énoncée par le problème)
- Les procédures utilisant le comptage avant- arrière, le comptage de un en un, de 10 en 10, de 20 en 20…
- Les procédures utilisant un calcul sur les nombres après une reconnaissance des calculs à effectuer => c’est la traduction mathématique de la situation.
6. Variables didactiques et difficultés rencontrées par les élèves
6.1. Les variables didactiques
Il est possible de proposer des variantes d’une même situation en jouant sur:
- la taille des nombres et la taille de leur écart. Par exemple : 5 et 7 ( écart 2) ou 21 et 76 ( écart 55). L’enjeu de la résolution de problème n’est pas de maîtriser la numération mais de développer une procédure de résolution. Aussi, il faut limiter les obstacles pour les élèves en difficultés ou à contrario les augmenter pour les élèves ayant des facilités.
- la configuration des nombres. Les chiffres ronds sont plus faciles alors que les décimaux sont plus complexes à manipuler.
- la mise à disposition ou non d’outils de calcul (calculatrice par exemple).
6.2 Les difficultés
En général, les difficultés rencontrées par les élèves sont:
- la structure relationnelle du problème et la place de l’inconnue dans cette structure,
- les difficultés de calculs ( taille et nature des nombres),
- l’ordre d’apparition des données dans le texte,
- la présence de mots inducteurs d’une opération.
Les difficultés particulières au CP-CE1 sont:
- la numération: la suite verbal des nombres, le passage d’un code à l’autre, la manipulation des nombres écrits, la compréhension de la numération de position, la mobilisation de cette numération dans la résolution des opérations
- le passage des transformations (analogiques) aux opérations ( symboliques)
Comme le disait Brissiaud plus haut: il s’agit là de la difficultés à conceptualisés des notions arithmétiques.
J’ai trouvé dans mes recherches un schéma représentant les origines des difficultés des élèves et la théorie des concepts que je vous partage ici:
Les problèmes auxquels il est fait référence sont des problèmes de représentation analogique de la situation décrite c’est à dire le modèle mental qu’on en fait, la prise en compte des aspects conceptuels de la situation et les faits arithmétiques ( outils opératoires disponibles).
Enfin pour vous entraîner parce que tout ça c’est très abstrait.. ( merci Parimaths!!)
Pour aller plus loin : http://www-irem.ujf-grenoble.fr/revues/revue_x/fic/22/22×4.pdf
Bonjour et merci pour cet article,
Juste pour vous signaler que les liens en fin d’article ne sont plus fonctionnels.
Bonjour
Merci beaucoup pour ce travail de qualité et le partage.